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« L’Etat n’a plus le Monopole de l’intérêt général »
Jean-Pierre Raffarin - 17 décembre 2002 - déjà !

Liquidation
En engageant le repli des financements publics, le saccage du service public de la culture, le Président de la République et ses ministres directeurs de cabinet annoncent la privatisation et la marchandisation des Arts et de la Culture.

La fin en queue de poisson des entretiens de Valois, le refus d’un plan de relance pour la culture, la mise en œuvre de la RGPP, les modifications des ressources des collectivités territoriales qui menacent directement les possibilités de financements croisés des institutions, des compagnies, des lieux, des créations, et les actions engagées par le Conseil de la création artistique sont autant de remise en cause du Ministère de la Culture,

C'est toute une architecture exemplaire de soutien à l'art et à la culture qui va se trouver à très court terme complètement déstructurée, autant de préoccupations, de craintes, de dangers qui pèsent sur l’avenir de la création artistique.


La Culture

La culture d’un pays, c’est son identité. Une identité bien sûr complexe et multiple : la particularité du centralisme français lui-même n’a pas fait disparaître les identités régionales, malgré les efforts qu’il déploya longtemps, et qu’il déploie parfois encore.
Une identité nationale, mais pas « nationaliste » : toute culture se réduit et s’appauvrit sans l’apport, la confrontation, voire le métissage avec des cultures étrangères.

 

Selon les définitions, son périmètre est variable : depuis la restriction aux seuls « Beaux Arts » et Littérature jusqu’à l’ensemble des rapports qu’entretiennent les hommes entre eux : politiques, sociaux, sportifs, syndicaux, artistiques…

Mais puisqu’il s’agit ici d’une « Loi d’orientation », nous définissons la Culture comme la combinaison du champ des connaissances et du champ de l’imaginaire, car une société qui ne se donne pas les moyens de transmettre et d’élargir ces deux principes vitaux se condamne à la décadence et à la disparition.

A l’occasion de l’accord interprofessionnel sur la formation professionnelle tout au long de la vie, l’accord fut général pour constater l’impact de la connaissance sur le développement des individus, sur leur compréhension de l’univers qui les entoure, et sur la maîtrise de ses compétences et des choix de vie. Beaucoup y voient surtout des capacités accrues de productivité, nous y ajoutons volontiers que la mise en œuvre des connaissances et de l’imaginaire est un facteur décisif d’émancipation de l’individu, de sa capacité à devenir pleinement citoyen, tant au travail que dans son intervention dans la vie politique.

L’incidence de la création artistique sur l’imaginaire collectif et sur la production d’identités fabrique du lien social, contribue à prévenir les comportements désespérés et les replis communautaristes et oppose à l’état de jungle provoqué par l’insécurité sociale, son action civilisatrice.

« L’émancipation, c’est la sortie de minorité. Mais nul ne sort de la minorité sociale par lui même. Emanciper les travailleurs, c’est les faire sortir de l’état de minorité, prouver qu’ils appartiennent bien à la société, qu’ils communiquent bien avec tous dans un espace commun ; qu’ils ne sont pas seulement des êtres de besoin, de plainte ou de cri, mais des êtres de raison et de discours (…) S’émanciper, ce n’est pas faire sécession, c’est s’affirmer comme copartageant d’un monde commun. » Jacques Ranciere*.

Liberté dans le choix de vie, égalité dans le partage du monde, fraternité de l’échange culturel : c’est bien un choix politique que détermine un nouvel investissement dans une politique culturelle.


Ce que doit être une politique culturelle de l’Etat
Le premier devoir de l’Etat, face aux collectivités territoriales, est de ne rien abandonner de ses responsabilités propres. C’est lui qui donne le « la » de l’enjeu pour la République de ce que représente le développement culturel, c’est lui qui a initié l’élan incontestable qu’ont prises les politiques territoriales, c’est lui qui doit rester le garant de leur pérennité, par delà les modifications de majorité des exécutifs par les urnes, c’est lui qui doit, dans le débat parlementaire sur une loi d’orientation, fixer un montant incompressible minimum de budget culturel en lien direct avec les richesses produites sur un territoire donné.

Son second devoir lié au premier est de compléter l’aménagement du territoire et d’opérer des rééquilibrages géographiques : son désengagement aboutirait inéluctablement pour les régions les plus défavorisées à de véritables déserts culturels sur le territoire.

Il doit aussi mettre en place des instruments de lisibilité des politiques régionales,

Il a enfin la responsabilité d’une coordination des politiques publiques pour les rendre plus cohérentes entre elles, et d’une meilleure lisibilité par une identification des rôles, des droits et des devoirs de chacune, par une simplification des principes de financements croisés, et une transparence de leurs négociations.

Nos luttes ont construit nos droits, nos résignations les détruiraient !
Nous voulons une loi d’orientation pour la culture !
Signez la pétition ici
 

 

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